Pendant ma jeunesse suite a un petit problème de santé , je devais "subir" une piqûre intramusculaire tous les quinze jours ).
Ma grand mère m'accompagnait pour ce douloureux rendez-vous.
Nous partions à bicyclette ( ma grand-mère sur son vélo équipé pour les courses ,un grand panier en osier avec anse , attaché par des tendeurs sur le porte bagage , et moi sur ma "splendide
monture héritée de mon arrière grand père" avec des cales de bois( vissées par mon père sur les pédales ), pour que puisse tenter de m'asseoir sur la selle en enjambant la barre du cadre.
Direction villeneuve l'archevêque : par la route du bas, avec un passage obligé devant le passage à niveau de Maupas et son habitation( endroit où avait vécu ma grand mère
paternelle ).
Après quelques kilomètres ,d'une bonne séance de pedalage et quelques arrêts pour nettoyer les yeux et les lunettes de ma grand mère , (la route suivant le cours de la vanne) était
infestée de petits moucherons ,certains se glissaient dans le coin de son oeil , d'autres mouchetaient ses verres
Nous nous rendions chez
Mme PERIN l'infirmière ( quel merveilleux souvenir de cette dame qui m'accueillait en me disant "prépare tes miches ", me faisait déculotter et allonger sur un divan de velours vert foncé , me
plantait l'aiguille dans les fesses ,partait chercher la seringue dans la casserole remplie d'eau qu'elle venait de faire bouillir , cassait l'ampoule ,remplissait la seringue tout en
parlant de choses et d'autres avec ma grand-mère et enfin après de longues minutes interminables reliait les deux parties et me faisait mon injection.
Sitôt sorti de cet enfer ,nous allions a la librairie (située juste a coté )où je pouvais acheter mon journal de mickey et ma grand mère son "nous deux".
Notre lecture achetée nous traversions la rue pour aller a la boucherie passer commande de viande fraîche , Jean VIAL nous la livrerait "à bicyclette " pour la fin de la
semaine.
Ensuite nous descendions ,les vélos a la main "chez les dames" mes épicières préférées qui me mettaient de coté les timbres et les petits albums de timbres du chocolat Cemoi ( je repartais de la
boutique, les mains chargées de pochettes de timbres du monde entier {voir en fin d'article .}
Un saut chez le boulanger pâtissier pour acheter mon dessert préféré " un VILLENEUVIEN "
En fonction de l'heure nous allions soit
Chez la cousine MEANT pour avoir des nouvelles de la famille.
Ou acheter un délicieux miel à la cousine BREARD (ses abeilles et ses ruches étaient a la tronce parmi les fleurs et les buissons longeant le bois ).
Ou encore un petit bonjour a Monsieur VINCENT ami de mon grand père le propriétaire de la tronce.
Quelquefois chez Pierre VERON le forgeron avec son tablier autour de la taille ,son marteau et ses pinces a la main , debout devant sa forge où un fer a cheval rougissait dans le
feu (le téléphone n'étant pas encore un instrument de tous les jours,il fallait passer prendre rendez vous pour faire referrer les chevaux( je me suis
demandé pendant des années à chaque fois où j'accompagnais mon grand père" pourquoi les chevaux ne souffraient "pas quand on leurs enfonçaient des clous dans les pieds pour fixer les
fers ).
S'il nous restait un peu de temps avant de reprendre la route un coucou a la cousine MOREAU" encore du papotage en perspective".
Après cet après midi bien rempli "retour à la maison "où les oeufs attendaient d'etre ramassés ,les poules , les lapins , les vaches leurs repas et "moi mon goûter"
Michel LECOURTIER
Albums de timbres offerts par " les dames"
bons et timbres que l'on trouvait dans les tablettes de chocolat Cemoi